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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 17:36
  • Sur les effets de la loi de décentralisation :

La loi de décentralisation a transféré aux communes d’importantes responsabilités en matière d’urbanisme. Du coup, chaque Maire souhaite attirer toujours plus d’habitants et d’entreprises sur son territoire, sans se soucier de son voisin dont les ambitions sont identiques.

On assiste donc à une floraison de projets en tout genre sans aucune cohérence entre eux, puisqu’aucune autorité supérieure n’est là pour en vérifier le bien fondé.

Toutes les communes ne possédant pas dans leurs équipes municipales les compétences requises, elles s’en remettent pour la réalisation de leurs projets, à des bureaux d’études.

Le but de ces derniers étant de travailler et de gagner de l’argent, en répondant à la demande qui leur est exprimée, la justification et finalité du projet ne les concernent pas.

 

  • Sur l’évolution démographique dans le Granvillais (Annexe 1) :

Si on analyse, sur une longue période, de 1968 à 2011, l’évolution de la population dans les 5 communes concernées par des projets de ZAC, on observe que :

  • Pour Granville et Donville, population quasiment stable depuis plus de 40 ans.

 

  • Pour Saint-Pair, Yquelon et Saint-Planchers, pic de croissance entre les années 1975 et 1982. Cette période fait suite aux deux chocs pétroliers et à l’entrée dans le chômage de masse, qui ont conduit au recours massifs aux préretraites.

 

  • Pour Saint-Pair, qui concentre 50% de résidences secondaires, l’augmentation de population correspond à des retraités qui transforment leurs résidences secondaires en résidences principales.

 

  • Pour Yquelon, nouveau pic de croissance entre 1990 et 1999, correspondant à la création de nouveaux lotissements, d’initiative privée, occupés majoritairement par des retraités.

 

  • Pour Saint-Planchers, évolution significative de la population du fait de l’installation de jeunes ménages, attirés par un foncier moins cher à 5 Km de Granville.

 

Pour l’ensemble de ces communes l’évolution moyenne est de 0,45 % de 1968 à 2008, mais que de 0,3 % de 1999 à 2011, ce qui confirme une inflexion dans la progression.

 

  • Sur l’évolution du nombre de logements (Annexe 2) :

A Granville et Donville, le nombre de résidences principales a augmenté de 50 % entre 1968 et 2008, à population identique. La diminution de la taille des ménages n’explique pas tout d’autant que ces deux communes comptent près de 1000 logements vacants.

Sur l’ensemble des cinq communes concernées, entre 1999 et 2008, le nombre total de logements s’est accru de 1857, se répartissant de la manière suivante :

  • 937 résidences principales, soit 9,5 % d’augmentation (1,05 % annuel).
  • 580 résidences secondaires, soit 16,2 % d’augmentation (1,8 % annuel).
  • 340 logements vacants, soit 43,9 % d’augmentation (4,9 % annuel).

Le but des ZAC n’étant pas de construire des résidences secondaires de loisirs, la comparaison doit porter uniquement sur les résidences principales.

On observe donc que le nombre de résidences principales a progressé 4 fois plus vite que l’évolution de la population (1,05 % contre 0,25 %).

 

  • Sur le solde migratoire :

Depuis le début des années 1990, le solde naturel (naissances / décès) est déficitaire.

Solde migratoire du Pays Granvillais de 1999 à 2006

Solde migratoire du Pays Granvillais de 1999 à 2006

En 2013, Granville a enregistré 96 naissances pour 394 décès.

Si la population s’est maintenue à l’équilibre ou a légèrement augmenté, elle le doit principalement au solde migratoire constitué presque essentiellement de retraités.

Cette arrivée massive de retraités s’est effectuée en deux vagues : Une première dans la tranche 1975 – 1982 qui a correspondu aux préretraites anticipées suite au deux chocs pétroliers et à la montée du chômage. La seconde, quelques années plus tard, par la généralisation de la retraite à 60 ans.

Toutefois, dans le futur, cette manne est appelée à se réduire sous l’effet conjugué de la prolongation de la durée du travail et de la baisse mécanique des pensions de retraite.

 

  • Sur l’impact des retraités :

Les retraités représentent actuellement 40 % de la population du Pays Granvillais, dont plus de 30 % ont plus de 60 ans. Ils contribuent activement au développement économique à travers les commerces et les activités de service.

Dans les années à venir, ils risquent d’être beaucoup moins contributeurs en raison de la stagnation voir de la régression des pensions de retraites.

 

  • Sur les résidences secondaires :

Les résidences secondaires constituent plus de 30 % des logements de l’agglomération Granvillaise, avec des pointes de 66 % à Jullouville et de 50 % à saint Pair sur Mer.

Question : Dans les années à venir, les jeunes générations qui peinent à se loger et à trouver un emploi auront-elles les moyens d’entretenir le patrimoine acquis par leurs ainés.

 

  • Sur l’activité économique (Annexe 8) :

La majeure partie de l’activité est constituée par le commerce et les services. Ce secteur souffre de la crise et les ZAC commerciales, mises à la disposition des entreprises, par les élus, ont du mal à se remplir.

Le second secteur d’activité concerne l’administration publique, l’enseignement et la santé. Ce n’est pas de ce côté que se trouve l’emploi.

Plusieurs services publics ont déjà déserté Granville : EDF, équipement, Sécurité Sociale. Petit à petit, l’hôpital de Granville est dépecé de ses différents services. Après la maternité et la chirurgie, c’est au tour de la cardiologie en attendant, peut-être, la pneumologie.

Tout cela n’incitera pas les futurs retraités à venir s’installer à Granville si on ne parvient plus à s’y soigner.

En ce qui concerne l’emploi des jeunes, le taux de chômage est supérieur à 10 % et encore tous ceux d’entre eux, ayant fait des études supérieures, se sont exilés puisque le Pays Granvillais est incapable de fournir des emplois à des niveaux de qualification de bac + 4 ou bac + 5.

 

  • Sur le respect du SCOT du Pays de la Baie (Annexe 9) :

Si chacune des ZAC du Pays Granvillais respecte le SCOT à son échelle, avec pas moins de 15 logements à l’hectare, Qu’en est-il vis-à-vis du SCOT du Pays de la Baie ?

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  • Retraité. Carrière professionnelle au Centre de Recherches Louis BLERIOT, de l'Aérospatiale (aujourd'hui EADS), à Suresnes.
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